Transformation

Mil, maïs Le secteur de la transformation des céréales « sèches » (pluviales) est caractérisé par l’activité de PME semi-industrielles et d’artisans (micro entreprises individuelles et groupement). La gamme des produits est assez diversifiée : semoule, couscous, arraw, farines infantiles dans des conditionnements (sachets) souvent référencés au nom de chaque entreprise de transformation. Le produits sont proposés […]

Mil, maïs

Le secteur de la transformation des céréales « sèches » (pluviales) est caractérisé par l’activité de PME semi-industrielles et d’artisans (micro entreprises individuelles et groupement). La gamme des produits est assez diversifiée : semoule, couscous, arraw, farines infantiles dans des conditionnements (sachets) souvent référencés au nom de chaque entreprise de transformation. Le produits sont proposés sur le marché local sous forme de produits secs ou frais, et à l’exportation sous forme de produit sec.

Le secteur artisanal marchand est représenté par de nombreuses femmes qui produisent du couscous vendu frais (cuit et prêt à consommer), en vrac, le soir dans les rues de Dakar et des villes secondaires. Elles ont recours aux ateliers de prestation de service pour la mouture et le décorticage et utilisent le matériel domestique pour les autres opérations (vannage, roulage, tamisage, cuisson). Elles valorisent ainsi un savoir-faire traditionnel pour obtenir un petit revenu journalier. La maitrise des procédés (avec une phase de fermentation et opération de cuisson) et la vente rapide limitent les risques sanitaires. On classe également dans ce secteur, la restauration de rue (plats à consommer sur place ou à emporter). Le développement de cette activité réside dans son accessibilité physique (étals aménagés sur les grandes artères des rues, dans les marchés, calebasses et assiettes aménagées devant les maisons) et financière (bas prix, possibilités d’acheter des quantités variables en fonction des ressources disponibles,..). Cependant ces activités artisanales ne dégagent que de faibles revenus (excepté lors de commande pour des cérémonies) et la possibilité de les accroitre sont limitées sans investissement relativement important pour pouvoir créer une petite entreprise, avoir un local, des équipements,.. (Ndione, Broutin, et al. 2012)

Le secteur artisanal de prestation de services est resté très longtemps limité à la mouture (production de farine) avant de s’étendre au décorticage surtout dans les moyennes et grandes villes du pays. Ce secteur s’est largement développé grâce à la diffusion massive des moulins au Sénégal.

Les moulins communautaires (gérés le plus souvent par les groupements féminins) ont été initiés d’abord dans le cadre de programme d’allègement des travaux domestiques de femmes rurales au début des années 80. Leur large diffusion dans les campagnes s’est faite grâce à l’intervention de bailleurs de fonds, de projets, d’ONG et d’hommes politiques lors des campagnes électorales.

Les ateliers de mouture privés offrent les mêmes services (décorticage et mouture). Ils sont très présents dans les grandes villes (Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Touba, etc.) et un peu moins dans les villes moyennes et les villages. Ces ateliers sont équipés d’une ou plusieurs machines manipulés par le meunier (propriétaire ou salarié) aidé d’un ou plusieurs apprentis. La plupart des moulins et décortiqueuses sont fabriquées localement grâce à plusieurs projets d’appui aux artisans-métal. Ceci permet de limiter les couts d’achat et de disposer de réparateurs à proximité des ateliers. (Ndione, Broutin, et al. 2012)

Le secteur « semi-industriel » est représenté par des petites entreprises dont le nombre a été estimé à 80 en 2004 dans les villes de Dakar, Thiès Fatick, Saint-Louis, Kaolack, Touba, et a sans doute atteint la centaine (en incluant des groupements féminins dont l’activité peut être occasionnelle). La région de Dakar regroupe plus de la moitié de ces unités, suivi de Thiès. Ces dernières ont généré plus de 1000 emplois dont l’écrasante majorité (90%) représente de l’emploi ? non qualifié ? mais correspond cependant à un savoir-faire traditionnel bien maîtrisé. Ces entreprises offrent des produits finis et semi finis séchés : couscous précuit, semoule, farine de mil, thiacry, «arraw» de brisures de maïs, etc.

Ces unités transforment de 30 tonnes à 300 tonnes par an de céréales. Les produits sont emballés dans des sachets en plastique avec une marque identifiée. Près de la moitié a été initiée dans le cadre de projets expérimentaux avant que des créations individuelles se multiplient avec une plus grande durée de vie. Cette filière est relativement récente (15 ans) et tend à se développer avec l’apparition de plus en plus de MPE d’initiatives privées, dynamiques, faisant preuve d’innovation par la mise sur le marché de produits diversifiés.

Ces deux dernières années, les industries de transformation du lait en poudre ont développé un marché du thiacry (granules de farine de mil et lait caillé) qui a créé une nouvelle demande en produits céréaliers de qualité (faible taux d’impureté, homogénéité des grains). Certaines s’approvisionnent auprès de ces petites entreprises ou développent une activité de transformation artisanale du mil (Ndione, Broutin, et al. 2012).

A noter qu’il existait une activité industrielle, il y a quelques années avec la production de semoule et de farine de mil produites par les Moulins Sentenac qui ont abandonné cette activité. Elle avait été fortement soutenue par les bailleurs de fonds, en raison de difficultés d’approvisionnement (régularité, volume) et de rentabilité. Le marché a été repris et développé par des petites entreprises qui arrivent mieux à gérer leurs approvisionnements (volumes plus petits et relations avec le milieu rural ou commerçants grossistes) et ont des coûts de production moins élevés.

Riz

La transformation du paddy est réalisé dans par des décortiqueuses artisanales, souvent en prestation de service, ou au sein d’unités semi-industrielles (mini-rizeries) ou industrielles. On dénombre actuellement environ 350 décortiqueuses artisanales fonctionnelles dans la région de Saint Louis, ainsi que de nombreuses mini-rizeries, qui produisent un riz d’une qualité équivalente à celle des rizeries industrielles (Benkahla, Broutin, Faye, Gueye- Gret, Fongs, 2014).

Les mini-rizeries sont souvent destinées à réaliser un travail «à façon» en prestation de service pour les producteurs ou les commerçants. Elles sont très proches des décortiqueuses artisanales dans la mesure où elles n’effectuent pas le triage car souvent la clientèle à laquelle elles s’adressent n’exige pas cette opération. Cependant dans les mini-rizeries, les opérations de décorticage et de blanchiment sont souvent séparées, ce qui conduit à un meilleur rendement et un taux de brisures plus faibles qu’avec les décortiqueuses artisanales où les deux opérations sont réalisées en même temps (une seule machine). Les unités artisanales produisent environ 60% du riz blanc de la vallée est issu des unités artisanales. (Benkahla, Broutin, Faye, Gueye- Gret, Fongs, 2014).