Acteurs et circuits de commercialisation

Circuits de commercialisation du mil Des circuits souvent longs permettant de collecter une offre dispersée. La commercialisation du mil a pris de l’ampleur avec des échanges très actifs à l’intérieur du pays. On note d’importants flux céréaliers quittant les régions excédentaires, notamment Kaolack, Tambacounda, et Kolda pour approvisionner les régions du Nord, notamment Saint-Louis et […]

Circuits de commercialisation du mil

Des circuits souvent longs permettant de collecter une offre dispersée. La commercialisation du mil a pris de l’ampleur avec des échanges très actifs à l’intérieur du pays. On note d’importants flux céréaliers quittant les régions excédentaires, notamment Kaolack, Tambacounda, et Kolda pour approvisionner les régions du Nord, notamment Saint-Louis et Louga, de l’Ouest et du Centre Ouest (dont Dakar et Thiès), du Centre-Est (Diourbel et Touba). Plusieurs centres commerciaux de céréales se sont développés à l’intérieur du pays autour des ?loumas ? (marchés ruraux hebdomadaires) où viennent s’approvisionner les commerçants de l’intérieur du pays. On note également que le dynamisme du marché de Touba a entraîné une multiplication des centres de régulation aussi bien du commerce de l’arachide que de céréales et du niébé (Gueye O., 2006).

Ces échanges mobilisent plusieurs acteurs organisés au niveau de la collecte primaire et du transport des produits : les collecteurs (bana-bana), les grossistes et semi-grossistes, les coxeurs ou rabatteurs, les détaillants, les transformateurs et ateliers de moutures en prestations de service. Les bana-bana assurent la collecte au niveau des villages ou à l’entrée et à l’intérieur des loumas. Ils travaillent le plus souvent en réseau avec les grossistes établis au niveau des marchés de Kaolack et Touba, qui se déplacent rarement. Ces grossistes approvisionnent d’autres grossistes établis dans les zones déficitaires (Saint Louis, Dakar, Thiès), des détaillants et des transformateurs. Les producteurs peuvent également vendre directement aux grossistes, aux détaillants ou aux transformateurs ou aux consommateurs finaux. Les femmes sont peu présentes dans la production ainsi que dans le commerce de gros mais sont nombreuses dans le commerce de détail et surtout la transformation artisanale.

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La commercialisation est relativement bien organisée et permet de collecter une production dispersée (faibles quantités proposées par de nombreux producteurs) mais les intermédiaires sont nombreux et les circuits longs. Ceci entraîne des marges de commercialisation relativement élevées et un différentiel de prix important entre le producteur et le consommateur final. De nombreux ménages ruraux vendent leur production à la récolte pour faire face aux besoins en numéraire et sont dans l’obligation de racheter du mil au moment de la période de soudure (hivernage) à des prix très élevés.

Commercialisation du riz

La filière riz importé est tenue par quelques importateurs (7 dont 3 représentent 70 % des importations), organisés en collectif (PAM, 2008). Ils revendent aux grossistes distributeurs à Dakar. Les grossistes et demi-grossistes se retrouvent sur les marchés des villes. Les détaillants sont les vendeurs sur les marchés, mais aussi les boutiquiers dans les quartiers et les villages.
La filière riz locale est plus complexe. Les bana-banas (commerçants ambulants) se rajoutent au schéma. Ils sont le lien entre les producteurs, souvent enclavés, et les grossistes des centres urbains. Ils font appel à des prestataires de service pour décortiquer et blanchir le riz, principalement les femmes qui sont équipées de machines artisanales, afin de limiter le coût de cette opération. La qualité en est affectée, ainsi que l’image du riz local, en raison du taux de brisures élevé et de l’absence de tri après décorticage. Les riziers (rizeries industrielles) possèdent quant à eux de chaines de production qui permettent d’obtenir un meilleur usinage du riz (faible taux de brisure) et de séparer les calibres de riz (différentes qualités de brisures et riz entier).
Le cout de production et la qualité d’un riz blanc demandée (brisure de riz blanc) sont les deux principaux facteurs limitant pour le développement d’un marché du riz local régulier et rémunérateur. Des évolutions sont en cours avec le tri des différentes tailles de riz (brisé/entier) et l’emballage et le passage d’une transformation traditionnelle domestique ou artisanale (qui reste majoritaire) à une transformation semi industrielle voire industrielle.