Plus de 2 milliards de francs CFA des USA pour améliorer la filière mil

Faire du mil une culture de rente qui, au-delà de son rôle sur l’alimentation, va être une source de revenus pour les producteurs. C’est la mission dévolue au projet ? Renforcement de la chaîne de valeur du mil ? financé à Kaolack, Fatick et Kaffrine par le Département de l’Agriculture des Etats-Unis d’Amérique.

Publié le 21 octobre 2010

Culture vivrière par excellence et qui a accompagné l’exploitation de l’arachide pendant des siècles au Sénégal, le mil connaît depuis quelques décennies une décroissance progressive qui, si rien n’est fait, peut compromettre ou retarder la sécurité alimentaire. A Kaolack, Kaffrine et Fatick, un projet dénommé ? Renforcement de la mise en valeur mil ? (Usda Clusa) a été financé par le Département de l’Agriculture des Etats-Unis d’Amérique à hauteur de 2 milliards 258 millions FCfa, pour une durée de trois ans. Ce programme, selon Alphonse Faye, chef d’équipe du projet, vise à renforcer la sécurité alimentaire dans la zone d’emprise et à augmenter la productivité du mil à hauteur de 75 %. C’est après la crise alimentaire de 2007-2008 qui a engendré un renchérissement des céréales importées et a révélé la fragilité de l’équilibre alimentaire des pays en développement que le projet a été mis en ?uvre. Les autorités sénégalaises ont pris des mesure à court terme pour juguler les effets de cette crise, ansi que des initiatives à moyen terme pour assurer de manière durable la sécurité alimentaire des populations à travers le développement des filières céréalières. Ainsi, la Goana (Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance) a été mise en branle et, plus récemment, le Programme national d’investissement agricole (Pnia) qui fédère l’ensemble des initiatives de développement du secteur.

Dégradation des terres de culture

Le mil, aliment principal de bon nombre de Sénégalais, occupe une place très importante dans les habitudes de consommation, surtout en zones rurales. Cependant, ce produit fait face à des contraintes qui limitent son développement. Pour M. Faye, il s’agit de la dégradation des terres de culture, de l’indisponibilité des semences de qualité, du déficit d’innovations techniques et technologiques, de l’insuffisance du crédit et du manque d’organisation verticale et horizontale de la chaîne de valeur. Selon Dame Sow, responsable de la production agricole, le projet Usda Clusa contribuera à lever ces contraintes à travers l’organisation et le renforcement des capacités d’affaires des groupements de producteurs, la facilitation de l’accès au crédit et l’appui à la mobilisation de l’épargne, l’augmentation significative des rendements et de la production du mil, le renforcement de la fourniture des services et l’amélioration de la commercialisation du mil.

Le projet, renchérit le chef d’équipe Alphonse Faye, mènera différentes activités au niveau de 22 communautés rurales grâce à une démarche inclusive de concertation avec les principaux acteurs concernés, les experts de la zone, etc. En somme, il s’agira de l’utilisation de la chaîne de valeur dans la production et de faire du mil non seulement une culture de rente, mais aussi un produit pour l’alimentation. Tout cela sur la base d’une contractualisation à tous les niveaux du processus.

En ouvrant l’atelier d’information organisé en faveur des partenaires et des communautés rurales sélectionnées, le gouverneur de Kaolack, Amadou Sy, a insisté sur l’importance du projet qui entre en droite ligne des préoccupations du gouvernement du Sénégal en matière de sécurité alimentaire, mais surtout de la Goana, cette initiative ingénieuse du président de la République qui a fini de faire l’unanimité autour d’elle. Il s’est félicité du choix porté sur les régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick pour abriter cet important projet. Il a également salué l’approche méthodologique très rationnelle du programme dont la stratégie cadre parfaitement avec les réalités du terrain.

Mamadou CISSE, Le Soleil