Commercialisation

La commercialisation des fruits au Sénégal quelle que soit la destination des produits fait apparaître nettement les fonctions d’allotissement et d’éclatement en raison de la dispersion des offres des producteurs et de la segmentation de la demande.

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Ainsi pour le marché local, la commercialisation met en jeu beaucoup d’opérateurs, du champ du producteur à l’étal du détaillant. L’essentiel des récoltes est géré par les commerçants ramasseurs, les bana-banas, qui fournissent à leur tour aux dépositaires des marchés, agents commissionnaires, auprès de qui viennent s’approvisionner les revendeurs.

Les ventes sont réalisées au comptant ou à terme, selon la situation du marché (rapport offre sur demande, diversité et possibilité de substitution). Les magasins libre-service ainsi que la plupart des boutiques de quartier et étal sur les trottoirs intègrent ces circuits commerciaux et jouent un rôle non négligeable dans la satisfaction de la clientèle.

Pour les produits d’exportation, des contrats tacites sont établis entre producteurs (exploitation familiales et grands périmètres) et exportateurs. Après les opérations de conditionnement et d’emballage, le produit est expédié par avion ou par bateau à l’importateur européen partenaire pour son écoulement en vente avec commission. Dans la sous région les échanges sont encore informels malgré leur niveau très élevé : en exemple les exportations sur la république islamique de Mauritanie, les transactions au marché de Diaobé où au moins quatre pays sont présents en plus du Sénégal.

Des circuits de distribution courts pour les produits transformés artisanaux

Les produits locaux et artisanaux sont généralement fabriqués soit sur commande (cérémonies familiales) soit pour des ventes de proximité, devant le domicile, aux abords des marchés, dans les stades et autres places publiques par des membres de la famille ou plus rarement des vendeurs payés à la commission. Cette forme de vente des boissons traditionnelles est très répandue à travers tout le pays.

On retrouve ces produits enfouis dans des glacières et conditionnés dans des sachets noués ordinaires de faible épaisseur et de bouteilles de liquide de frein pour automobile dans les loumas (marchés ruraux hebdomadaires) des localités les plus éloignées.

Les femmes restauratrices fabriquent elles-mêmes leurs produits, les boissons sont vendues directement aux clients à table. Cependant en raison de la reconnaissance qu’elles ont pu acquérir dans le milieu, elles sont souvent sollicitées pour réaliser des commandes externes. Ces produits sont donc exclusivement réservés à des circuits bien distincts et limités. Si le niveau prix semble être la principale force de pénétration dans ce marché, les conditions de fabrication et l’absence de moyens de conservation sont des limites pour tout allongement de ces circuits de vente. Pour ces mêmes raisons ces produits ne peuvent également intégrer les circuits des grands produits et le commerce général avec ses différents maillons.

Des circuits plus longs pour les produits industriels et semi industriels

Les produits industriels fabriqués localement ou importés se retrouvent sont commercialisés par les grossistes qui revendent à des épiceries et boutiques de quartier.

Quant aux produits semi industriels, ils retrouvent les produits industriels directement au niveau des rayons des supérettes, du commerce de détail et de la restauration. En effet ces produits intéressent peu les grossistes en du faible volume de production.
Les produits industriels importés comme dans beaucoup d’autres secteurs sont les plus répandus et de présence plus constante dans l’ensemble des circuits de commercialisation. De Dakar, ils sont acheminés dans tous les autres centres urbains du pays et les zones et sites d’implantation des complexes hôteliers et touristiques.