Compétitivité sur les marchés extérieurs : L’Ans veut développer l’image de marque des produits sénégalais

Appuyer les entreprises à développer des infrastructures de qualité et à être plus compétitives. C’est là, un des objectifs de l’Association sénégalaise de normalisation qui vient d’initier un atelier de formation au profit des acteurs impliqués dans les procédures d’élaboration des normes.

Publié le 19 octobre 2010

Pour développer l’image de marque des produits sénégalais, pousser les entreprises du pays à mieux pénétrer le marché national et les marchés extérieurs, et mettre à la disposition des populations des produits seins, l’Association sénégalaise de normalisation (Asn) veut mieux outiller les acteurs concernés dans l’élaboration des normes. Et c’est dans ce cadre, en rapport avec le projet qualité de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qu’elle a initié des sessions de formations au profit de membres de son comité technique issus des entreprises, des associations de consommateurs, entre autres, pour une mise à jour des connaissances en la matière. ?L’absence de normes est très préjudiciable au Sénégal. On ne peut pas exporter sans respecter les normes des pays importateurs. Pour aller sur les marchés des pays européens notamment, nos produits doivent respecter les normes, souvent très rigoureuses, de ces pays. Donc, les entreprises qui veulent être plus compétitives doivent se tourner vers les normes qui procurent la garantie optimale des produits’, a déclaré hier Barama Sarr, directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation.

Très déterminée à doter le pays d’une politique de normalisation efficace, l’Asn, grâce à ce projet qualité de l’Uemoa, a obtenu de bons résultats dans la filière agro-alimentaire notamment. En effet, informe Mame Sine Mbodj Ndiaye, chef de division agro-alimentaire à l’Asn, ?dans le domaine de l’agro-alimentaire, une centaine de normes ont été élaborées sur des produits divers comme le lait, le concentré de tomates, les huiles comestibles, etc? Et parmi cette centaine, une dizaine a été rendue d’application obligatoire par des textes réglementaires’, annonce-t-elle.

Conscient de l’impact que ces efforts de normalisation ont sur la santé des populations et sur la compétitivité des entreprises du pays, le directeur de l’Asn annonce que sa structure est en train de réfléchir sur un grand projet pour continuer à mieux accompagner la démarche qualité. ?Le projet qualité de l’Uemoa qui a été financé par l’Union européenne prend fin en 2011 après une prolongation d’une année. Donc, nous sommes en train de réfléchir sur un grand projet qui sera financé par l’Asn ou par les partenaires au développement pour pérenniser les acquis du programme qualité de l’Uemoa. En ce qui concerne le volet métrologie, il faut qu’on ait des laboratoires qui auront des étalons de références au niveau national. Le Sénégal n’en dispose pas pour le moment.

Aussi, au niveau communautaire, on a mis en place un seul organisme régional d’accréditation qui va accréditer les laboratoires qui existent et qui ont la reconnaissance des compétences dans l’évaluation de la conformité, des analyses pour la certification, etc.’, note-t-il. Et ces efforts dans l’équipement, même s’ils nécessitent la mobilisation de fonds de la part de l’Etat, ne seront qu’un investissement sur la santé des populations si on en croit Mame Sine Mbodj Ndiaye. Car, expose-t-elle, ?il y a une multiplicité de produits qui sont importés au Sénégal et si nous ne disposons pas de normes et de dispositifs d’analyse et de contrôle on peut consommer des produits de mauvaises qualité. Donc, l’Etat gagne dans la prévention de maladies qui peuvent être causées par des aliments de mauvaise qualité’.

Cependant, le directeur de l’Asn pense que la normalisation doit être une culture pour toute entreprise qui aspire à affronter sereinement la concurrence dans ce contexte de mondialisation. ?Une entreprise qui a une culture de normes se tourne toujours vers des organisations de normalisation pour s’informer sur les normes aussi bien au plan national qu’international’, soutient Sarr. Qui pense néanmoins que le concept de qualité passe plus chez les entreprises que celui de norme. ?La norme, les gens la voient comme une contrainte alors qu’elle est généralement d’application volontaire. Elle n’est d’application obligatoire que si elle garantit la santé et la sécurité des personnes et des biens’, fait-il remarquer.

Seyni DIOP – http://www.walf.sn/economique/suite.php?rub=3&id_art=68428