Le lait dans les stratégies de diversification des revenus des agropasteurs de la région de Fatick (Sénégal)

Amadou NDIAYE (2006), Mémoire de fin d’études d’ingénieur agronome, ENSA Thiès, 87 p.

La production laitière occupe une place importante dans les exploitations agropastorales du Bassin arachidier. Elle représente une opportunité de diversification pouvant permettre aux exploitations familiales de sécuriser leurs revenus. Plusieurs ceintures laitières se sont déjà développées dans d’autres régions du Sénégal, dans des conditions agro-écologiques relativement similaires. Pour mieux comprendre la dynamique laitière dans la région de Fatick et identifier ses contraintes, une étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 100 exploitations agro-pastorales orientées vers la production laitière et reparties entre les zones urbaine, périurbaine et rurale du Département de Fatick.

La production laitière dans cette partie du bassin arachidier est soumise à de nombreuses contraintes telles que la réduction des pâturages, le faible potentiel génétique des races locales, les difficultés d’accès aux intrants, la rareté des débouchés. L’échantillon enquêté concerne des exploitations agro-pastorales relativement grandes (7,25 ha) par rapport à la moyenne du département. La production laitière moyenne par exploitation est de 7,24 l en saison des pluies et de 3,3 litres en saison sèche. Cette production est fortement liée au nombre de bovins métis présents dans l’exploitation.

Une typologie multi-variables utilisant une classification en nuées dynamiques a permis d’identifier 4 groupes parmi les unités de production. On différentie les petites exploitations à vocation agricole faiblement engagées dans l’élevage, les grandes
exploitations agro-pastorales traditionnelles, les moyennes exploitations à dominante agricole intéressées dans le métissage et enfin les grandes exploitations innovantes très engagées dans le métissage. La part du lait dans les revenus des différents groupes varie entre 8% et 12% des revenus globaux, pour une valeur totale annuelle comprise entre 98.000 et 200.000 Fcfa. Pour ces exploitations, l’embouche reste la principale source de revenus de l’élevage. Elle représente entre 22 et 62% des revenus globaux des exploitations agro-pastorales. Les revenus non agricoles jouent aussi un rôle primordial dans la survie de ses exploitations. Pour augmenter la part des revenus laitiers, il convient d’encourager la valorisation des cultures fourragères, l’amélioration génétique, la formation des agro-pasteurs, l’accès aux intrants et la sécurisation des débouchés. Ceci pourrait contribuer de façon active à l’autosuffisance alimentaire et à la lutte contre la pauvreté.

Mots clefs : Fatick ; exploitations agropastorales ; lait ; revenus ; contraintes ; production

Documents joints

Mémoire _A._Ndiaye-Le lait dans les stratégies de diversification des revenus