Réforme foncière : le CNCR s’oppose à certaines formes d’agrobusiness

Le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) a exprimé à Diourbel son opposition à un agrobusiness qui viendrait concurrencer les exploitations familiales et prendre les terres des producteurs locaux pour les transformer en ouvriers agricoles. Le CNCR est en tournée dans les régions pour discuter avec les populations rurales sur toutes les dispositions de la réforme foncière à venir.

Publié le 15 mai 2015

Selon Babacar Diop, chef de la mission du CNCR, en tournée dans la région de Diourbel, « l’agrobusiness devrait plutôt se positionner dans la transformation pour créer de la valeur ajoutée avec les produits fournis par les exploitations familiales ».

Aussi propose-t-il d’aller vers une contractualisation entre les propriétaires des terres sans moyens et les investisseurs qui ne disposent pas de terre.

« L’agrobusiness qui vient nous concurrencer au niveau de nos productions, nous disons non. L’agrobusiness qui vient accaparer nos terres et nous prendre comme des ouvriers agricoles, nous disons non parce que nous sommes des citoyens sénégalais et nous ne comptons que sur l’agro-sylvo-pastoral pour développer notre pays », a insisté M. Diop.

La mission du CNCR dans les trois départements de la région a pour objectif de discuter avec les populations sur toutes les dispositions de la réforme foncière en projet.

« Avec cette tournée, nous avons deux objectifs principaux. Le premier c’est de restituer toutes les dispositions qui ont été émises par les populations depuis 1996 et de les réactualiser. Le deuxième objectif, c’est de préparer la tournée de la commission nationale qui va démarrer au mois de juin », a notamment indiqué le chef de la mission.

Abordant les 10 points de consensus élaborés à la base et approuvés par tous les acteurs, M. Diop a toutefois insisté sur certains commentaires.

Il s’agit entre autres de la nécessité de régler le foncier agricole de même que le foncier pastoral, de créer des droits réels à la place du droit d’usage sur lequel repose le domaine national et de procéder à des remembrements pour faire place à l’équité autour de la distribution des terres.

La prise en charge de l’accès des femmes et des jeunes à la terre a aussi été retenue.

Source : APS