Réforme foncière : les producteurs agricoles de Matam s’expriment

Les producteurs agricoles de la région de Matam ont fait part de leur opposition à toute forme de cession de terre par titre foncier lors d’une rencontre avec le CNCR (cadre national de concertation des ruraux). Selon eux cela favoriseraient les agro-businessmen. Le soucis des producteurs est que les terres restent entre les mains de ceux qui les exploitent actuellement.

Publié le 13 mai 2015

Selon le président du mouvement des agriculteurs de Matam, M. Mamadou Diop, le souci des producteurs est qu’ils puissent conserver leurs terres, héritées des aménagements opérés en 1975, et que celles-ci restent entre les mains de ceux qui les exploitent. « Nous sommes contre le titre foncier parce que cela va permettre aux agro-businessmen d’acheter toutes les terres au détriment des producteurs et cela va appauvrir davantage les populations ».

S’exprimant à l’occasion de la venue à Matam d’une délégation du Cadre national de concertation des ruraux (CNCR), M. Diop soutient qu’il serait plus avantageux, pour les agriculteurs que les surfaces se transforment en bail. « Cela permettra aux paysans de les exploiter ou de les louer car la terre constitue notre seule et principale ressource »‘, a t-il expliqué.

Le président des producteurs agricoles a salué cette mission qui a pour entre autres objectifs d’ avertir les producteurs et de susciter une réflexion d’ensemble sur les nombreux sujets problématiques liés à la réforme de 1964 qui est actuellement en vigueur. « Nous sommes à Matam pour informer et sensibiliser les populations de la région sur les réformes foncières, ses enjeux et aussi recueillir des propositions », a dit, de son côté, le chef de la délégation, M. Nassirou Sall, par ailleurs membre de la société civile.

Les membres du CNCR envisagent de partager avec les organisations des producteurs agricoles et tous les acteurs un plaidoyer commun en direction de l’élaboration d’une loi foncière.

Pour faciliter l’accessibilité des femmes aux terres, il faut procéder à une distribution équitable et aussi mettre sur place une gestion de proximité au bénéfice des populations, selon Nassiour Sall.

Source : allAfrica