La dernière décennie (1990-2000) a vu naître, au Sénégal, des Micro Petites Entreprises agroalimentaires (MPE) semi industrielles dans un des secteurs les plus en crise, à savoir celle de la production céréalière. Elles se sont positionnées comme un nouvel employeur en marge de l’économie planifiée avec comme ambition première la négociation de moyens et de pratiques d’insertion ou de réinsertion (Eme. B. 1997 : 319). Elles apparaissent alors comme des entreprises sociales à travers la mobilisation horizontale et verticale de solidarités diverses avec des intérêts et des rationalités multiples.
Après 10 à 15 ans d’expérience on se rend compte que, dans ce secteur, l’entrepreneur constitue la clé du dispositif. L’envergure de l’entreprise dépend essentiellement de son dynamisme et de sa capacité à négocier, non seulement, des espaces d’insertion dans des réseaux, mais aussi à les rentabiliser tout en évitant les risques de brouillage. Le capital social connexionnel (Lemieux, 2000 : 7) , entendu dans le sens de la densité de réseau individuel ou collectif, devient déterminant dans la trajectoire de l’entreprise mais il trouve sa singularité dans les types de liens construits avec chaque contact. En définitive, la maîtrise de la culture de réseaux et la gestion des relations, à travers la manipulation rationnelle des différents liens produits ou provoqués, fondent le degré de réussite de ces MPE/Céréales Locales dans un contexte particulier de précarité. Cependant, ces entreprises sont confrontées à un ensemble de contraintes internes et externes fragilisant ainsi leur expression au niveau national et international face au défi d’un marché ouvert.
La fragilité dans laquelle se trouvent les cultures céréalières depuis plus de 30 ans et la quasi dépendance des importations pour couvrir les besoins de plus de 50% de la population sénégalaise n’offrent pas la meilleure image au secteur. Toutefois, les MPEA/CL sont et resteront encore longtemps des creusets d’opportunités d’affaires, des niches d’emploi et de création de richesses. Le ? cloisonnement ? des structures d’appui, leur manque de synergie dans l’élaboration, la mise en ?uvre et l’évaluation des types d’intervention ajoutés au tâtonnement de l’Etat dans sa vision, au statut (d’entreprises pionnières) à leur accorder leur permettant de résorber les déficits internes et externes auxquels elles sont confrontées ne participent pas à leur épanouissement total. Certes, les produits semi industriels (céréales locales) sont entrés dans les logiques de consommation mais ils ont un besoin particulier d’appui promotionnel régulier pour augmenter leur part de marché.
Il est illusoire de penser renverser la tendance de la domination du riz dans la consommation des sénégalais mais il n’en demeure pas moins que les céréales peuvent valablement réguler le système et réduire fortement la dépendance qui ; si on y prend garde ; remettra définitivement en cause le défi de la sécurité et de la souveraineté alimentaire ; socle de l’ensemble des politiques et programmes élaborés au niveau national et sous régional. Une volonté politique affirmée et soutenue par un sursaut de fierté nationale partagée à côté d’une complicité des partenaires stratégiques est le gage de réussite des changements attendus dans la filière céréales locales et l’agriculture sénégalaise de manière générale.
Je suis vendeur de produit céréale local en quantiter 781520340 ou 775441425