Transformation

De nombreuses micro et petites entreprises artisanales.

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La transformation des légumes, à l’exception de la tomate par la SOCAS (fabrication de concentré de tomate), reste très faible au niveau industriel comme artisanal (production de tomate séchée, d’oignon séché, de gombo séché ou de piment séché et en poudre). Certaines unités de transformation mettent sur le marché de la macédoine de légumes. Mais le marché des légumes reste fortement dominé par la demande de produits frais.

La transformation des fruits est par contre relativement importante (bissap, mangue, ananas, orange, gingembre, tamarin et pain de singe). Les pertes post récolte constatées en fruits ont en effet poussé des ONG, projets et institutions internationales à appuyer les activités de transformation.

La gamme de produits transformés est large avec, entre autres, des boissons traditionnelles et des produits nouveaux tels que les sirops, les confitures, les jus en sachets et les fruits séchés (mangues, bissap, gingembre, goyave, papaye,…). Ces nouveaux produits locaux conditionnés en sachets, bocaux, bouteilles, sont produits par des unités de transformation (industrielle et artisanales) de création récente (moins de dix ans).

De nombreuses micro et petites entreprises artisanales.

Il existe de très nombreuses micro-entreprises artisanales (activités individuelles) de fabrication des boissons traditionnelles vendues dans des sachets noués et en bouteille de récupération pour les cérémonies, les marchés ou les arrêts de cars de transports en commun. Menée par des femmes aux revenus très faibles, l’activité constitue un complément aux ressources familiales ou un moyen pour les jeunes filles d’acquérir une autonomie financière.

Des petites entreprises (dont une partie communautaires) ont vu le jour depuis une quinzaine d’années et se sont développées. Il s’agit de structures formelles mais de niveau très disparate. Les groupements de femmes sont encore présents mais avec une production plus organisée et des équipements plus adéquats que les précédents.

Il en est de même des GIE souvent d’obédience familiale qui font du volet transformation des fruits et légumes une branche de leurs activités. Le souci de s’inscrire dans le respect des normes d’hygiène et de commerce est bien visible avec les informations sur les étiquettes. Ici l’esprit d’entreprise est plus développé et les formations reçues sont mieux valorisées. C’est ainsi que certaines de ces entreprises développent des marques avec des options commerciales très remarquables : promotion locale et recherche de débouchés extérieurs.

On peut citer à titre d’exemple le GIE Takku Liggeey dans la zone de Mboro. Contrairement à une quinzaine d’autres petits groupements de la zone, cette entreprise possède un local, de petits équipements (marmites, soudeuses, refractomètres) et travaille en équipe de 5 femmes. Les produits fabriqués sont les sirops (tamarin, bissap, gingembre), les confitures (mangue et papaye), les marmelades (patate douce et ditakh) les concentrés (tomate et piment), les jus (tamarin, bissap, gingembre et bouye) et les conserves de légumes. Les matières premières sont achetées à Mboro, Thiaroye et au marché « Sandica » de Pikine (Dakar). Les emballages utilisés sont les bocaux en verre et les bouteilles et sachets en plastique. Les règles d’hygiène sont assez bien maîtrisées. Les difficultés évoquées par les productrices sont l’étroitesse du marché avec la pléthore de transformatrices dans la zone et l’absence de débouchés ailleurs, les achats d’emballage et le financement de l’activité.

Free Work Service Free Work Service (marque Kumba) à Dakar est une entreprise individuelle de transformation de produits agricoles dont les céréales et les fruits qui emploie plus de 30 permanents et des journaliers. Sa capacité de production est de 18 000 litres par mois et de 3 000 à 4 000 sachets de 25 cl par jour en jus naturel. Le bissap est acheté sous contrat, alors que le gingembre venant du Mali et les autres fruits sont achetés au niveau des commerçants ambulants. Les différentes opérations sont réalisées manuellement sauf pour le conditionnement (conditionneuse d’une capacité 1 200 sachets/h). La distribution est essentiellement assurée par la boutique au centre ville de Dakar où sont également exposés et vendus des produits d’autres fabricants (groupements).

L’entreprise Maria Distribution, également située à Dakar, est un GIE de douze membres qui transforment des fruits et légumes locaux.

Produits de l’entreprise Shivet fruitsLa présidente du GIE assure également des formations sur les techniques de production de jus, sirops et confitures et de préparation de mets traditionnels et modernes. Avec une capacité de production de 100 à 220 litres de jus, l’entreprise reçoit des commandes des ménages pour les cérémonies familiales (baptêmes et mariages) et des hôtels. L’entreprise vend également ses produits dans les boutiques de quartier, les boutiques de station-service, les restaurants, etc. Il a bénéficié d’un contrat avec la chaîne Leader Price (3 500 à 4000 l de jus par an, 3 500 l de sirop et 1 000 à 1 500 kg de confiture par mois). Pour les approvisionnements en matières premières, le GIE a établi un contrat avec des groupements de la région de Tambacounda sous l’égide du projet Wula Nafa.

Sirops et confitures Saf naLes autres entreprises de cette catégorie sont les GIE AFBAR, SAFNA de Grand Yoff (Dakar) et de Kaolack, Shivet Fruit de Mbour, Néma Kadior etc. Pratiquement toutes ces petites entreprises sont membres de Transfruleg (transformateurs de fruits et légumes), une association nationale chargée de la promotion, de la représentation et de la défense des transformatrices.

Près de 200 micro et petites entreprises se sont regroupées au sein de l’association Transfruleg (transformateurs de fruits et légumes) et de la FP2A (Fédération des professionnels de l’agroalimentaire)

Un secteur industriel qui valorise peu la production nationale

ZénaLe secteur industriel peut être abordé à travers l’offre industrielle en boissons qui est variée au Sénégal : jus de fruits à base de concentrés et de boissons aromatisées. Globalement le secteur industriel valorise peu les intrants locaux.

Parmi les produits industriels locaux, on trouve les boissons gazeuses (généralement à base d’ingrédients chimiques), les jus de fruits à base de concentrés ou divers intrants importés (Senjus) et dans de rares cas de concentrés fabriqués localement par l’ITA (Kirène), des sirops et confitures de bissap (fleurs), mangue, ananas, orange…(Unisaly, marque Zéna).