Politiques de développement

La libéralisation de la filière rizicole Avant 1994, à travers la SAED et la SODAGRI, l’Etat fournissait tous les services aux agriculteurs : formation technique, crédit de campagne et d’équipement, fourniture des intrants, travaux culturaux, gestion de l’eau, collecte, transformation, commercialisation du riz. Le «Programme d’Ajustement Structurel de la Filière Rizicole » (PASR) signé en […]

La libéralisation de la filière rizicole

Avant 1994, à travers la SAED et la SODAGRI, l’Etat fournissait tous les services aux agriculteurs : formation technique, crédit de campagne et d’équipement, fourniture des intrants, travaux culturaux, gestion de l’eau, collecte, transformation, commercialisation du riz. Le «Programme d’Ajustement Structurel de la Filière Rizicole » (PASR) signé en 1994, visait la libéralisation du marché et de la transformation du riz au Sénégal. Il s’est traduit par une série de mesures :

  • désengagement de la SAED de l’achat, de la transformation et de la commercialisation du riz paddy en 1994 ;
  • désengagement de la CPSP de l’importation et de la distribution du riz au profit du secteur privé en 1995 ;
  • suppression de tous les prix administrés du riz paddy et du riz blanc ;
  • création en 1996 de la Cellule de Gestion et de Surveillance des marchés de Riz (CGSMR, SIMRiz) au niveau du Ministère chargé du Commerce ;
  • création en 2002 de l’Agence de Régulation des Marchés ARM organe du Ministère des PME et du Commerce qui reprend l’ensemble des missions de régulation des marchés (Gergely, Baris, 2009)

Les contre-performances au niveau des secteurs stratégiques comme l’agriculture et les tendances majeures à la fin de la décennie 80 marquées par une forte paupérisation rurale et urbaine ont contribué à la définition de nouvelles stratégies. L’accent est mis sur l’amélioration de la croissance pour créer suffisamment de richesse et la réduction de la pauvreté par des effets de redistribution. Les politiques agricoles à la fin des années 90 accordent ainsi un poids important à la réduction pauvreté rurale (Beaujeu et al. 2009).

La loi d’orientation agro-sylvo pastorale (LOASP)

La loi d’orientation agro-sylvo pastorale (LOASP) concerne essentiellement le développement des secteurs agricole, sylvicole et pastoral, tout en s’inscrivant dans une perspective de réduction puis d’éradication de la pauvreté et de promotion de la croissance économique. La LOASP constitue la base d’élaboration de programmes opérationnels à moyen terme que sont le Programme national de développement agricole (PNDA), le Programme national de développement de l’élevage (PNDE) et le plan d’action forestier du Sénégal (PAFS). Malgré l’engagement de départ de l’Etat sénégalais dans le processus, et malgré le vote de la loi en 2004, aucun décret d’application n’a été adopté (Beaujeu et al. 2009).

Stratégies de réduction de la pauvreté

Le premier document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP I) est axé sur quatre leviers fondamentaux : (i) la création de richesses ; (ii) l’accélération de la promotion de l’accès aux services sociaux de base ; (iii) la protection sociale et prévention et gestion des risques et catastrophes et (iv) la gouvernance et développement décentralisé et participatif.

Selon le DRSP II, le secteur primaire devrait à l’horizon 2015 progresser en moyenne de 8,4%, essentiellement tiré par le sous-secteur agricole qui croitrait de 10,5% à la faveur de politiques nationales visant le développement agricole durable, avec comme objectifs majeurs la contribution à la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des revenus des populations rurales et la protection de l’environnement (Beaujeu et al. 2009).

Le DSRP II s’appuie, dans sans mise en oeuvre, sur la stratégie de croissance accélérée (SCA) et sur les politiques sectorielles et multisectorielles. La stratégie de réduction de la pauvreté dans le secteur agricole s’articule autour de deux piliers la création de richesse par une croissance ≪ pro-poor ≫ et la génération des emplois en milieu rural, le développement agro-sylvo-pastoral et la sécurité alimentaire. La grappe « Agriculture et agro-industrie  » de la SCA adoptée en 2008 a pour objectif de « promouvoir une agriculture et une agro-industrie intégrées aux chaînes de valeur globalisées, en contribuant à une croissance durable et créatrice d’emplois ». La création d’emplois est un objectif important de la SCA. (Beaujeu et al. 2009).

Goana et Programme National d’Autosuffisance en Riz

Face à l’augmentation du prix des denrées alimentaires, à la diminution des stocks et la difficulté d’approvisionnement des marchés locaux (crise alimentaire), le président Wade décide, en avril 2008, de la mise en place de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana). L’objectif principal de cette politique est d’augmenter la production agricole pour les principales cultures consommées au Sénégal afin d’assurer plus rapidement la sécurité alimentaire, de réduire la dépendance nationale aux importations et ainsi de garantir la souveraineté alimentaire (http://inter-reseaux.org). Elle prévoit, en l’espace de 6 mois et à partir du mois d’octobre 2008, une production de deux millions de tonnes de maïs, trois millions de tonnes de manioc, 500 000 tonnes de riz paddy et deux millions de tonnes pour les autres céréales (mil, sorgho, fonio). Pour l’élevage, les objectifs portent sur une production de 400 millions de litres de lait et 435 000 tonnes de viande http://www.au-senegal.com). La Goana intègre et dépasse les différents Programmes Spéciaux et le Programme d’auto-suffisance en riz. De même, elle se veut inscrite dans la lignée de la Loasp, du DSRP, et de la SCA. Le programme phare de la GOANA est le Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR).La Goana était cependant très fortement critiquée, en particulier par les OP qui n’ont pas été consultées pour la mise sur pied de cette politique (http://inter-reseaux.org).

Plan stratégique Sénégal Emergent (PSE)

Après la mise en ?uvre de deux générations de Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) de 2003 à 2010, le Sénégal a opté pour une Stratégie nationale de développement économique et social pour la période 2013-2017 (SNDES), qui constitue le cadre consensuel de coordination des interventions publiques. Adoptée en novembre 2012 par le Gouvernement et l’ensemble de ses partenaires au développement, cette stratégie repose sur la vision d’un Plan stratégique Sénégal Emergent (PSE) visant l’émergence économique à l’horizon 2035. La SCA s’inscrit maintenant dans le PSE.

Le Plan d’actions prioritaires, articulé sur la période 2014-2018, constitue le document de référence des interventions de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, du partenariat public-privé (PPP) et de la participation citoyenne, à moyen terme (http://www.gouv.sn/Plan-Senegal-Emergent-PSE.html). Parmi les principaux projets et programmes inscrits dans le gap de financement du volet public d’un montant de 2 361 milliards de FCFA figurent l’agriculture pour 261,8 milliards de FCFA, soit 11,1% où l’accent est mis sur la structuration la filière arachide, le développement de corridors céréaliers (dont la relance de la riziculture dans les régions de Tambacounda et Kolda), la mise en place de 150 à 200 microprojets de soutien à l’agriculture familiale (notamment riz pluvial) ainsi que la mise en place de 100 à 150 projets d’agrégation ciblés sur les filières Haute Valeur Ajoutée et élevage. Dans le volet PPP, il est prévu le doublement de la production de mil, de maïs et de riz.