Paysage des entreprises agroalimentaires au Sénégal

Cécile Broutin, Gret, Juillet 2004

A son indépendance, le Sénégal disposait déjà d’un potentiel industriel qui s’était développé grâce au rôle privilégié du pays, et de Dakar en particulier, au sein de l’AOF (Afrique Occidentale Française) et au développement d’infrastructures diverses (portuaires, ferroviaires et routières). Les industries pouvaient s’appuyer sur le marché des pays de l’AOF. Ce tissu industriel était essentiellement constitué d’activités d’huileries, de savonneries, d’égrenage du coton, d’industries d’emballage et d’alimentation ainsi que d’industries textiles.

Dans les premières années de l’indépendance le Sénégal, comme d’autres pays africains, a poursuivi une politique volontariste d’industrialisation basée sur une protection de l’industrie locale de substitution des importations (chimie, mécanique et métallurgie, textile et alimentaire) et un appui aux industries de valorisation des ressources naturelles à des fins d’exportation (transformation de l’arachide, conserverie de poisson, industries de phosphates).

Ce rappel historique permet d’expliquer l’importance et la diversité actuelle du paysage industriel sénégalais où les industries agroalimentaires dominent, créant plus de 40 % de la valeur ajoutée. Viennent ensuite les industries extractives (phosphates), la filière textile, le cuir et les industries chimiques qui contribuent à un peu moins de 15 % de la production industrielle et enfin les industries mécaniques, du papier-carton, du bois, des matériaux de construction et de l’énergie. Une des caractéristiques du secteur industriel est sa concentration financière et géographique dans et autour de la capitale, Dakar. En effet, 1/5 environ des industries réalisent plus des 3?4 des chiffres d’affaires du secteur, tandis qu’on estime que 80 % des établissements industriels sont installés dans la région de Dakar.

Documents joints

Entreprises_secteur_agroalimentaire-Sénégal-2004