Engagement des privés dans la production laitière

West African Farms (Waf), à travers la structure « Sensa Agri » (Sénégal South Africa agriculture), s’est lancée dans l’embouche et la production laitière. Une dynamique à saluer et à encourager.

Publié le 20 juin 2016

On les connaissait dans l’agrobusiness avec l’exploitation de centaines d’hectares dont la production est exportée entièrement vers l’Angleterre. Mais aujourd’hui, West African Farms, à travers la société « Sensa Agri », a décidé d’importer des animaux d’Afrique du Sud, pour l’embouche et la production de lait. Mounirou Samb, manager de cette structure a rappelé la nouvelle dynamique pour aider le pays dans l’autosuffisance en lait et en viande. Il a évoqué les caprins importés et croisés avec des races locales dont le poids vif peut aller jusqu’à 90 kg de viande de qualité. Pour les vaches, une race peut produire 800 à 900 kg. Dans sa génétique, cet animal croisé va allier la résistance des races locales et la capacité de production sud-africaine.

Concernant l’alimentation, ces privés comptent sur la culture du Marafalfa, une plante fourragère importée très nutritive et qui croit rapidement, pouvant aller à plus de 3,5 mètres de hauteur. A l’avenir, « Sensa Agri » compte, de concert avec la Laiterie du Berger, sur une recette de 4.000 litres de lait jour, avec un investissement initial de 200 millions de FCfa, pour installer une structure ultramoderne d’embouche et de production laitier à Keur Momar Sarr.

Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Elevage et des Productions animales, après une visite du centre a déclaré que « cette expérience est belle et permet de développer l’agriculture et l’élevage, une tradition très maîtrisée en Afrique du Sud ». Elle est aussi revenue sur les 70 milliards de FCfa d’importation de produits laitiers du Sénégal, en rappelant l’importance des initiatives privées pour réduire ce gap. Elle a, en outre, rappelé les efforts de l’Etat pour améliorer la génétique. Le ministre a souligné que le centre national de Darha est dédié à la recherche pour accroître la production de lait. Elle a appelé les éleveurs à cultiver des plantes pérennes comme le Marafalfa, pour lutter contre la divagation des animaux. Aminata Mbengue Ndiaye a aussi souligné que l’agriculture et l’élevage occupent une place centrale dans le Plan Sénégal émergent (Pse) et « il est bon de connaître ces types d’expériences et de s’en inspirer ». Elle estime que l’élevage fait, selon certaines normes, peut permettre d’atteindre des performances dans la production de lait et de viande. L’ambassadeur d’Afrique du Sud, Abel Mxolisi Shilubane, a dit sa satisfaction de voir la coopération dynamique entre les deux pays en termes d’élevage. Il a salué cette nouvelle dynamique entre les deux pays, tout en rappelant le potentiel du Sénégal dans le domaine de l’élevage. Le plus important, souligne le diplomate, c’est de faire de Keur Momar Sarr une plateforme pour la production de viande et de lait de qualité et aussi permettre aux populations de même que les autres acteurs de la filière de bénéficier de ces installations.

Source : le Soleil online