Le pain de singe sous exploité

Seuls 25% du pain de singe (bouye en wolof) collecté au Sénégal est destiné à la transformation, dans un contexte pourtant marqué par une demande de plus en plus forte au niveau national et international. Tel est l’un des constats que dresse les enquêtes socio économiques du projet régional « Produits forestiers non ligneux (PFNL) au profit des petits producteurs » (4P).

Publié le 7 octobre 2016

Les résultats de ce rapport ont été présentés, vendredi, à Dakar, lors de la cérémonie de clôture du projet « Amélioration des politiques de gestion durable des ressources naturelles basées sur les produits forestiers non ligneux en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

Ce projet régional, mis en place par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF), a été lancé en mai 2013, à Tambacounda. Il regroupe cinq pays : Burkina Faso, Cameroun, Gabon, République démocratique du Congo et Sénégal. Son objectif général est de « voir comment améliorer la gestion durable de l’exploitation des ressources naturelles basées sur le PFNL au niveau des pays concernés ».

La production annuelle de pain de singe est estimée à 2.500 tonnes, dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, par le Service national des eaux et forêts, rappelle le texte. Soixante-quinze pour cent voire 80% de la production totale est commercialisée. Ce qui correspond à une valeur totale de plus 774, 323 millions de FCFA pour un volume de 5.500 tonnes de 2009 à 2012. Environ 7.200 personnes sont recensées dans la filière « bouye », dont plus de 4.000 femmes (56% exploitants).

Quant aux produits forestiers non ligneux, leur vente est estimée entre 3,1 et 6 milliards de FCfa, selon le rapport. Les fruits, les écorces, les résines, la sève et les fleurs sont séchés ou conserver au frais. Ces produits sont utilisés dans l’alimentation, la fabrication des médicaments ou des produits cosmétiques. Selon le rapport, les PFNL jouent un rôle majeur dans la sécurité alimentaire et la nutrition des populations.

Les résultats des enquêtes soulignent que la qualité de la transformation des PFNL est un élément important dans le développement de la filière. Celle-ci tire tous les autres maillons (production, commercialisation, conditionnement et exploitation). L’exploitation des produits est fondamentalement liée à une transformation de qualité et au respect des normes de conservation et de stockage.

Les résultats des enquêtes invitent à explorer des modes de financement adaptés aux besoins (unités de stockage, de conservation et d’emballage). Selon le texte, ce sont des créneaux porteurs de croissance et qui représentent des leviers importants à considérer pour le développement de la filière « bouye » et des PFNL en général.

Source : allafrica