Sécurité alimentaire : les populations de Mboro et Mékhé se prennent en charge

Les agriculteurs de Mboro et de Mékhé se sont organisés pour se prendre eux-mêmes en charge. L’atelier sur ?La consommation alimentaire, l’urbanisation et les transformations rurales en Afrique de l’Ouest? organisé par IPAR (Initiative Prospective Agricole et Rurale) a permis de découvrir leurs initiatives agricoles innovantes.

Publié le 12 mai 2015

Situés dans la région de Thiès, Mboro et Mékhé tiennent leur révolution agricole. Un certain nombre d’initiatives innovantes ont fini de mettre sur la sellette ces deux localités qui ont complètement démenti la vision schématique qui systématise l’incapacité de la petite agriculture à produire suffisamment d’aliments pour nourrir les populations. Mboro et Mékhé se nourrissent de ce qu’ils produisent et contribuent également au ravitaillement du marché intérieur et extérieur (sous-région). Avec la croissance du réseau routier qui réduit la distance moyenne reliant les villages aux centres urbains, l’espace rural est intégré à l’économie de marché.

?Ces dynamiques entraînent une mutation de l’agriculture et de l’économie rurale, d’où la nécessité de questionner l’évolution de la relation entre urbain et rural?, nous dit l’IPAR dans son document de cadrage. C’est dans cette perspective que, pour assurer une sécurité alimentaire pour les 290 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest, l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), le CIRAD et le FIDA proposent une ?modernisation? du système alimentaire avec de plus grandes exploitations agricoles dont les produits intègrent les supermarchés urbains. Et, les producteurs de Mékhé et de Mboro regroupés au sein de l’Union des groupements paysans de Mékhé (UGPM) ont bien réussi à révolutionner leur système alimentaire

RÉPLIQUE Ã LA CRISE ALIMENTAIRE

?L’objectif premier, c’est de vivre pendant toute l’année, l’autre c’est de réduire le prix aux producteurs, et le troisième objectif est de pérenniser l’activité au-delà des soutiens des partenaires. On a mis en place trois stratégies d’achat: le paiement anticipé, l’achat dans le village et l’achat hors du village. Le programme ne s’arrête pas seulement au stockage du mil, mais il renforce la capacité des producteurs pour qu’ils puissent gérer leurs ressources céréalières et financières?, poursuit-elle.

MÉKHÉ TIENT SON UNITÉ DE RAFFINAGE D’HUILE

L’unité peut produire 120 litres en trois heures. Il est possible de faire plusieurs opérations par jour. Appuyés par l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) l’unité de raffinage d’huile va aussi produire du savon avec le résidu obtenu après la transformation.

LE SOLAIRE POUR TOUS

Un autre pari que l’UGPM a réussi, c’est l’électrification de tous les foyers ruraux de Mékhé. Une politique locale qui a permis d’éclairer les foyers à plusieurs niveaux, mais aussi de produire de la glace alimentaire. Les plateformes qui prennent en charge les congélateurs pour la transformation des jus locaux en crèmes glacées coûtent 3 à 4 millions F Cfa, et celles prenant en compte le maraîchage peuvent coûter 12 millions F Cfa.

SE LIBÉRER DU POTENTAT DES BANQUES

Pour résoudre les difficultés liées à l’accès aux financements pour démarrer les activités agricoles et maraîchères, des agriculteurs de Mboro ont intégré la Mutuelle d’épargne et de crédit de l’UGPM.

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